Le RGPD va-t-il enfin être appliqué ?
Certains diront que c’est une question provoc, d’autre un vœu naïf, mais je me demande si 2022 peut être l’année où, enfin, le RGPD entraîne des changements concrets pour la protection de nos données. Car les sanctions financières c’est sympa 2 minutes, mais ce qu’on attend vraiment c’est de voir cesser certaines pratiques qui portent vraiment atteintes à notre vie privée. Et les sanctions récentes dans le domaine me font dire que ces changements arrivent.
La remise en cause du TCF : un coup porté à la publicité ciblée
Le 2 février dernier, l’autorité belge de protection des données (APD) a sanctionné l’International Advertising Bureau (IAB), une association des professionnels de la pub, pour son protocole TCF, clef de voute de l’échange en masse de données sur les internautes à des fins de ciblage publicitaire. En plus d’une amende de 250 000 €, l’APD a ordonné à l’IAB de lui faire une proposition pour corriger les manquements du TCF sous deux mois.
Ce plan d’action est en attente mais on sait déjà qu’il inclura un renforcement du respect du consentement, ce qui veut dire plus de publicité ciblée sans votre accord. Nul doute que l’IAB et les acteurs de la pub vont chercher la parade, mais cela reste une avancée réelle.
La fin des transferts de données vers les Etats-Unis à l’horizon
On en entend beaucoup parler, au moins dans les réseaux professionnels, les autorités agissent enfin sur la question des transferts de données vers les Etats-Unis.
Des actions ont été prises en Autriche, Allemagne, Portugal et enfin en France le 10 février. Toutes ces décisions vont dans le même sens, utiliser des outils qui transfèrent des données vers les Etats-Unis, c’est fini. Là encore, certains tentent de trouver des parades ou de minimiser la portée de ces décisions, mais il ne faut pas se tromper : à moins d’une modification de la Loi américaine, cette interdiction est là pour durer.
Une bonne nouvelle qui devrait notamment faire réfléchir les administrations publiques qui ont trop tendance à utiliser des solutions américaines. On peut au passage remercier l’association NOYB pour son excellent travail qui a rendu cela possible. Vous pouvez les soutenir par un don si vous le souhaitez.
Au-delà des sanctions, un changement de mentalité ?
Plusieurs signes venant des géants de la tech montre que, même ces mastodontes ne peuvent plus prendre à la légère le sujet de la vie privée. Les entreprises vont-elle en faire un enjeu de 2022 ?
Apple joue les défenseurs de la vie privée
Certains, comme Apple, en font carrément un argument de vente avec son “Privacy, it’s Iphone”. Plus concrètement Apple a lancé en 2021 son App Tracking Transparency Framework qui permet à ses clients d’exprimer très facilement un choix concernant le tracking publicitaire. Si ce système est loin d’être exempt de tout reproche, il a au moins pour mérite de simplifier les choses du côté de l’utilisateur.
Pour 2022, Apple à décidé de forcer les applis à offrir la suppression de son compte directement depuis l’app sans être renvoyé vers un site web ou un formulaire de contact. Là encore une simplification agréable.
Google n’aime plus la pub ciblée
Du côté de Google, on a décidé que finalement le ciblage pub c’était plus si bien que ça. L’avenir est désormais à la publicité contextuelle qui cible en fonction du contenu web plutôt que du profil de l’internaute. Alors on ne me fera pas croire que cela est fait par bonté d’âme, mais reste que l’ère du tracking sauvage et illimité est peut-être en train d’aller vers sa fin.
Google a annoncé la fin des cookies tiers pour 2023 et a finalement abandonné son controversé projet FloC, remplacé par Topics. Même s’il faut évidemment rester prudent sur les raisons et les effets de ces annonces pour la protection des données, cela démontre tout de même que ces entreprises ne peuvent plus faire l’impasse sur ces sujets.
Pendant ce temps, Facebook fait de la meta-merde
Du côté des metamates, le temps est maussade, même s’il est virtuel. Les annonces liées à Meta ont été accueilli par plus de moqueries et de rejet qu’autre chose et le nerf de la guerre, les utilisateurs actifs, commencent à se faire la mal. Conséquence, moins 22% en bourse en ce début d’année.
Alors même si Zucky est loin d’être au RSA, l’image dégueulasse que se traine son entreprise est loin de s’améliorer et ça c’est toujours une bonne nouvelle.
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