À l'heure où l'on parle de démocratie participative et de l'inclusion de la société civile dans les débats publics, notamment les jeunes, le mouvement associatif actif dans la commune de Souk Oufella est mis en marge via un un processus d'exclusion ancré dans la mentalité administrative.
En effet, les quelques associations encore actives dans notre commune ne sont considérées que comme des données statistiques par le service de l'action sociale de la mairie de Souk Oufella afin de justifier à la haute administration d'une existence fictive sur papier d'associations actives. La réalité est toute autre. Jusqu'à présent, toutes les associations locales n'ont jamais été invitées à prendre part aux débats ayant trait à la vie des citoyens, notamment les jeunes. Il suffit de compter le nombre de fois où l'association des parents d'élèves a été consultée sur la thématique ayant trait à la scolarité des enfants. Les associations n'ont pas baissé les bras pour autant et comptent sur leurs membres actifs et adhérents afin de créer une certaine dynamique à travers les villages, en organisant tant bien que mal des activités diverses et variées selon les moyens de bord dont elles disposent.
Certaines associations ont aménagé des locaux de fortune, généralement épaulées par les comités des villages, dans des quatres murs de misère, pour pouvoir tenir des permanences, préparer des activités ou tenir des réunions. Certains villages ont vu pousser de terre un semblant de foyers de jeunes, des squelettes en béton non achevés délaissés aux forces de la nature, aux eaux pluviales et aux glissements de terrains. Pendant que les élus du peuple et les agents publics se prélassent au chaud durant l'hiver et se rafraîchissent en été à l'air conditionné dans des locaux conviviaux, les jeunes des montagnes trainent dans les cafés, errent sur les trottoirs et s'adossent aux murs de la mairie puisque de toute façon le maire a décidé d'enlever les bancs publics dont il a fait donation aux associations ou croupissent au royaume de la moisissure, à chacun sa propre lecture, certains préféreraient la première, ils seront déçus.
Quant à la bibliothèque communale qui n'a de nom que bibliothèque, elle subit le même sort que l'école primaire du village Taourirt : une bâtisse qui attend que le temps l'achève avec ses murs, ses livres et l'utilité originelle pour lesquelles elles ont vu le jour.
Le sujet risquerait d'être long si l'on évoque la condition de la femme ou de la personne handicapée en milieu rural où justement interviennent les associations en tant que partenaires des pouvoirs locaux, un lien entre l'administration bureaucratique et la vie quotidienne des catégories fragiles ou en quête d'épanouissement dans un cadre culturel, sportif et festif, préservation du patrimoine commun, de l'environnement dans lequel la société évolue et baigne … celui scientifique, on en est loin, voire très loin à Ath Weγlis. D'ailleurs, il est interdit d'en créer une association scientifique à Souk Oufella, selon les termes du service de la mairie concerné.
Néanmoins, lorsque les associations organisent un événement, l'administration locale n'hésite pas à honorer de sa lourde présence les invitations des associations : en effet, le couscous préparé par les femmes de nos villages est délicieux et le maire ne peut refuser une telle occasion de restauration et de convivialité loin du stress des bureaux, des notes, des fax, des avis d'appel d'offres et du papier.
En attendant, les 3% du budget réservé aux associations n'est qu'encre sur papier, dès qu'il est mentionné, le délice des bonnes occasions réunissant les citoyens s'évapore et un mur se dresse entre ceux qui sont devenus mangeurs de couscous et des jeunes relégués à leur vraie place, celle d'administrés.
C'est adossé à un mur que cet article fût rédigé et publié sur les internets via la connexion d'une association qui s'est prit en charge avec l'espoir qu'un vent de prise de conscience soufflera depuis la pleine aux sommets de nos montagnes insufflé par une énergie renouvelable au nom de jeunesse.
La suite, à venir …
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